Le « Special Anti-Robbery Squad » (SARS)
Initialement, le SARS est une unité antivol qui avait été créé en 1992 par la police nigériane, afin de lutter contre des crimes tel le vol (de bétail, d’armes à feu etc…) et le kidnapping. Cependant, depuis plusieurs années, des abus et actes répressifs en tout genre ont été commis par ses membres envers la population qu’ils sont censés protéger.
EndSARS est un mouvement, en résistance aux violences et abus des membres du SARS, porté par la jeunesse nigériane principalement.
Une unité réputée pour usage de violence
Ainsi, le SARS est réputé pour son acharnement sur les jeunes et est accusé d’arrestations illégales, d’extorsion et même de viols.
À plusieurs reprises (2014, 2016), Amnesty International a réalisé des enquêtes pour dénoncer l’usage de la violence au sein de cette équipe. Ce sont des rapports de centaines de pages qui dénoncent la violence du SARS, les méthodes de torture utilisée et les conditions inhumaines de détention des prisonniers, présents sur le site de l’association.
Les faits
Après un énième débordement de la part de cette unité, la diffusion massive de l’information grâce aux réseaux sociaux a donné naissance au mouvement End SARS le 3 octobre 2020.
Dès lors, différentes manifestations pacifiques de la population ont pris place un peu partout dans le pays pour dénoncer les violences commises par le SARS et réclamer sa dissolution. Seulement, cela a vite débordé. De violentes oppressions de la police nigériane contre la population, ont fait plusieurs morts.
Afin de rétablir le calme, le chef de la police nigériane a annoncé à la télévision en direct la dissolution du SARS, désormais remplacée par l’unité SWAT.
Bien évidemment, la population n’est pas satisfaite et attend des mesures plus sévères de la part du gouvernement. En effet, le peuple réclame la condamnation des membres du SARS, la dissolution complète de l’unité ainsi qu’un niveau d’expérience plus élevé pour intégrer la police.
Lekki, le 20 octobre 2020
Les manifestations ont continué de plus belle, et c’est lors du rassemblement du 20 octobre 2020 dans la ville de Lekki que la situation a dégénéré. Les policiers ont tiré à balle réelle tirs sur les manifestants, il y a eu 12 morts en tout. Simultanément tout est en direct et relayé sur les médias sociaux, notamment Twitter. Des images sanglantes et commentaires sont échangés en temps réel.
La diaspora nigériane, des entreprises internationales et politiciens twittent en masse en utilisant le hashtag ENDSARS pour soutenir les jeunes protestataires. Depuis le début des agitations, au moins 56 personnes ont péri aux mains de la police.
Le Nigéria de demain
Jusqu’à présent, la question omniprésente est « Qui a ordonné les tirs sur les manifestants ? ». Le mouvement EndSARS prend de l’ampleur et va désormais au-delà des brutalités policières. Les nigérians réclament une réforme complète de la gouvernance.
Qu’en pensez-vous ? Croyez-vous que le mouvement historique EndSARS représente les prémices du changement ?